D’emblée, il faut noter que la 27ème session du conseil national de l’enseignement technique et professionnel a été précédé par les sessions départementales, une manière de faire complet. Et pour reprendre l’expression empruntée aux philosophes qu’il s’agit de poursuivre les réformes à l’horizon 2030 avec une démarche épistémologique.
Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, a souligné le 24 octobre à Kintélé une série de préoccupations pour l’amélioration du cadre scolaire lors de la session ordinaire du Conseil national de l’Enseignement technique et professionnel (CNETP) sur le thème « Le schéma de développement de l’enseignement technique et professionnel d’ici à l’an 2030 » à l’Institut polytechnique de Kintélé.
La 27e session ordinaire du CNETP s’est tenu du 24 au 26 octobre. Le thème choisi a permis aux conseillers nationaux d’échanger sur les questions spécifiques de l’enseignement technique en atelier et en plénière, précisait le ministre dans l’allocution d’ouverture. « Ces ateliers nous permettront d’échanger sur le plan stratégique de développement de l’enseignement technique et professionnel à travers la loi scolaire révisée, la loi d’orientation et la loi de programmation qui ont été préconisées lors des états généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche de janvier 2024 », a indiqué Ghislain Thierry Maguessa Ebomé.
D’après le ministre, la reforme tant souhaitée dans le sous-secteur, les curricula et la mise en œuvre de l’approche par compétence devraient être des moments fructueux d’échanges pour sortir de la littérarisation de l’enseignement technique et professionnel et réaffirmer l’importance que revêt l’acquisition des compétences dans le processus d’enseignement- apprentissage.
Les discussions ont porté sur la place du partenariat et les modes de financement innovants afin de garantir un financement diversifié de ce sous-secteur dans le contexte de rareté des ressources. Toutefois, les réflexions ont été orientées sur la formation du personnel et le développement de la carte scolaire pour une meilleure offre de formation et un rapprochement du lieu de formation de l’apprenant ainsi que sur l’initiative école productive dont la mission est de compléter la formation des apprenants en vue de leur employabilité. Abordant la question des infrastructures et des équipements, le ministre a annoncé l’inauguration de plusieurs infrastructures, notamment l’institut polytechnique de Kintélé, l’institut polytechnique d’Oyo dans le département de la Cuvette ainsi que l’Ecole des mines de Souanké dans le département de la Sangha.
De son côté, le chef du secteur éducation de l’Unesco, Brice Olivier Kamwa, représentant la responsable de l’agence onusienne au Congo a réitéré l’engagement de l’Unesco à apporter son appui au Congo dans le domaine technique et financier en lien avec les domaines de compétences au renforcement du système éducatif congolais, en particulier au développement de l’enseignement technique et professionnel. Il a rappelé à cette occasion l’engagement du Congo aux Objectifs de développement durable à travers les cibles 3 et 4, visant d’ici à 2030 l’accès dans les conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, universitaire de qualité d’un coût abordable des femmes et des hommes ainsi que l’augmentation du nombre de jeunes et d’adultes disposant de compétences techniques et professionnelles nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat. Le Conseil national de l’enseignement technique et professionnel a prévu à Brazzaville, entre autres réformes, la création de 23 nouveaux établissements, dont 7 centres d’éducation, de formation et d’apprentissage (Cefa), 5 collèges d’enseignement technique (Cet), 4 lycées professionnels, 4 écoles professionnelles et 3 instituts.
Ces réformes ont été annoncées à la clôture de la 27e session de ce conseil au cours de laquelle les 140 conseillers nationaux présents ont adopté plusieurs recommandations visant à améliorer la qualité de la formation. Parmi les réformes majeures, le ministère a prévu, également, une extension significative de sa carte scolaire d’ici 2030, Une modification importante concerne aussi l’évaluation du baccalauréat technique et professionnel où la note du rapport de stage sera désormais combinée avec celle des travaux pratiques.
Le conseil a aussi recommandé le renforcement du partenariat public-privé et l’alignement de la durée du premier cycle sur celle de l’enseignement général, allant de 2 à 4 ans. Le ministre de l’enseignement technique et professionnel, M. Ghislain Thierry Maguessa Ebome a souligné l’importance de la mise en œuvre effective de ces recommandations. Il a appelé à un suivi régulier jusqu’en 2030. Malgré des avancées notables comme l’initiative « école productive », des lacunes persistent, notamment, l’absence de filières de formation spécifique pour les enseignants et inspecteurs. Ils souhaitent élaborer un nouveau guide des examens et concours de l’enseignement technique, accélérer le processus de la relance de la formation des enseignants du sous-secteur, institutionnaliser le cadre de coopération technique et pédagogique, revalider et actualiser les manuels de procédures, renforcer le plateau technique des établissements sous tutelle dans le cadre de l’initiative école productive en vue de garantir l’organisation des stages, une structure sous la supervision des inspecteurs coordonnateurs, procéder à la revisitation des programmes (en collaboration avec les représentants des entreprises partenaires en prenant en compte l’analyse du marché du travail, la disponibilité des ressources humaines, matérielles, physiques et financières), des établissements abritant le brevet de techniciens supérieur qui continueront à être élaborés selon le modèle licence-master-doctorat.
Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, a souligné dans son mot de clôture la mise en oeuvre de ces recommandations. « Je crois que les prochains conseils nationaux de l’enseignement devraient être consacrés jusqu’à 2030 à l’évaluation », a-t-il déclaré. Il a invité à cette même occasion ses collaborateurs au travail méthodique et harmonieux pour l’atteinte des résultats.
Enfin, de ces orientations stratégiques pour l’enseignement technique et professionnel, le ministre de l’enseignement technique et professionnel poursuit les réformes et a appelé à la matérialisation des recommandations pour leur évaluation l’année prochaine. Abibe Ayoka