Pascal Tsaty-Mabiala élu premier secrétaire de l’UPADS, lors du congrès unitaire extraordinaire tenu du 7 au 9 juin 2013, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, suivant les textes fondamentaux. Depuis là, sa durée à la tête du premier parti de l’opposition congolaise, cristallise les tensions au sein du parti fondé par le prof Pascal Lissouba entre frondeurs et réformateurs.
Les menaces de défection et les courants se multiplient pour secouer le cocotier. À peine le congrès de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale a été fixé au deuxième semestre 2025, par le Conseil national du parti à l’issue de sa quatrième session ordinaire qui s’est clôturée dimanche 7 avril 2024, à Brazzaville, le courant dénommé « La renaissance panafricaine » a appelé, au cours d’une conférence de presse animée le 15 octobre à Brazzaville, à l’organisation coûte que coûte de ces assises avant la fin de l’année en cours. L’UPADS serait-il arrivé au bout du chemin ?
Pour le courant dénommé « La renaissance panafricaine », il est imprudent de tenir le congrès extraordinaire à quelques mois de l’élection présidentielle de 2026. « Si le parti adhère à cette démarche, nous allons retomber dans les erreurs de 2021 où notre parti n’avait pas de candidat à cette échéance politique capitale. Notre formation politique n’aura pas de temps suffisant pour se préparer à affronter cette consultation électorale. Nous devons éviter de décevoir encore une fois de plus notre base déjà fragilisée par plusieurs déchirements internes », a déclaré le membre du bureau exécutif national des femmes de l’UPADS et coordonnatrice dudit courant, Rosine Pulchérie Andrée Gouama.
Selon Rosine Pulchérie Andrée Gouama, le premier secrétaire actuel, Pascal Tsaty Mabiala, ayant totalisé onze ans à la tête du parti, est en flagrante violation de l’article 40 des statuts qui dispose que le premier secrétaire est élu pour un mandat de quatre ans renouvelables une fois. « Il est en train de faire traîner les choses pour s’éterniser au pouvoir. Le conseil national du parti n’a pu organiser les congrès ordinaires en 2017 et 2021 pour des raisons inavouées laissant ainsi le mandat du premier secrétaire courir dans l’illégalité totale. Il est temps d’arrêter cette course pour sauver le parti. C’est la mission de notre courant », a martelé Rosine Pulchérie Andrée Gouama.
Pour la coordinatrice de « La renaissance panafricaine », l’UPADS dispose actuellement de deux statuts et de trois listes des membres du conseil national. « Il y a des statuts issus du congrès de 2013 et ceux falsifiés par une frange des membres du conseil national sous la direction du premier secrétaire. Il en est de même des listes des membres du conseil national », a précisé Mme Rosine Pulchérie Andrée Gouama.
Selon elle, il est temps que les membres de l’Upads se réveillent de leur torpeur pour « ramener à la vie » leur formation politique dont les organes intermédiaires et de base ne fonctionnent plus correctement depuis que le premier secrétaire n’avait pas expliqué clairement aux militants les raisons de son retrait à l’élection présidentielle de 2021. En avril dernier, pourtant, l’UPADS avait tenté de faire bonne figure. Après sa quatrième session ordinaire à Brazzaville, la direction du parti avait adopté un « appel à l’unité et au combat » avant d’annoncer la tenue du congrès pour le deuxième semestre 2025. Le Parti du Professeur Pascal Lissouba essayait donc d’apparaître en rang serré derrière son premier secrétaire, loin des passions tristes et des surenchères inutiles. De bonnes résolutions qui n’ont pas fait long feu. En réalité, le parti est loin d’être en ordre de marche.
La preuve, Rosine Pulchérie Andrée Gouama, a souligné qu’il est temps que les membres de l’UPADS se réveillent de leur torpeur pour « ramener à la vie » leur formation politique dont les organes intermédiaires et de base ne fonctionnent plus correctement depuis que le premier secrétaire n’avait pas expliqué clairement aux militants les raisons de son retrait à l’élection présidentielle de 2021. Depuis quelques années déjà, des sons discordants sont notés au sein de l’UPADS, où certains militants réclament une clarification de la ligne politique du Parti.
Si ces humeurs ont toujours été gérées en interne, la dernière sortie de la fédération UPADS de Pointe-Noire est apparue comme une véritable fronde, vis-à-vis des instances dirigeantes du parti. En septembre dernier, des membres influents de l’UPADS, menés par Martin Koumba, membre du Conseil National de l’UPADS, ont décidé de porter plainte contre leur leader Pascal Tsaty Mabiala. Cette plainte, déposée devant les instances judiciaires, accuse le député de Loudima de plusieurs délits, graves menaces, usurpation de titre, faux et usage de faux, refus de reconnaître les différents courants qui s’expriment au sein du parti…Plusieurs fois reporté depuis 2017, le congrès de l’UPADS aura lieu au deuxième semestre 2025.
Papa Mapassa