L’espace littéraire congolais vient une de fois plus s’enrichir avec un nouveau roman d’une centaine de pages : AU NOM DE L’AMOUR compilé en quatre chapitres signé Armel Saint Silvère publié aux éditions Jacques MK. Un roman captivant sur les tourments de la jeunesse et les choix de vie pourrait –on dire.
Il faut noter d’emblée que le récit de Armel Saint Silvère à la première personne se distingue de l’autobiographie, de l’autofiction et du roman autobiographique. Malgré l’usage exclusif de la première personne du singulier ou du pluriel, le récit à la première personne ne représente pas, comme dans le roman autobiographique, l’auteur dans le personnage du roman. La page de garde renseigne sur la sublimation de ce roman donc de l’écriture et le lyrisme au gout de vite lire. L’auteur nous raconte une idylle empreinte de la fougue et de l’insouciance dans un dialogue de la jeunesse dont les protagonistes se retrouvent coincés dans un dilemme sentimental opposant Roger et Arthur pour Kimia. A première vue, la particularité de ce roman peut s’adapter dans la dramaturgie ou la poésie et il traverse les temps et fait le trait d’union intergénérationnel. Comme dans le CID de Corneille au XIIème siècle, Armel Saint Silvère donne une leçon de vie en passant par les turpitudes de l’amour en choisissant la jeunesse. Des apprentis qui découvrent inconsciemment les subtilités de passer de la puberté à la maturité. Il se dégage des aspects pédagogiques ou didactiques d’une part et la moralisation ou la conscientisation de la jeune fille. Dans son dernier roman, intitulé « Au nom de l’amour », Armel Silvère DONGOU nous plonge dans une histoire d’amour intense et émouvante, où les protagonistes se battent avec les complexités de la jeunesse, des choix de vie, et des dilemmes sentimentaux.
Le récit très riche en émotions, met en lumière les défis auxquels sont confrontés Roger, Arthur, et la jeune héroïne citadine Kimia. Au cœur du roman, une jeune fille citadine se retrouve contrainte de quitter la ville pour s’installer dans un village reculé, pour des raisons et des exigences professionnelles de son père, un homme sévère et rigoureux occupant des hautes fonctions au sein de l’État. Ce changement de vie, imposé et indépendant de sa volonté, la plonge dans un environnement totalement différent de celui auquel elle est habituée. Entre un père autoritaire et une mère aimante mais laxiste, elle doit faire face aux défis sentimentaux et aux choix difficiles. Loin de la ville, où elle avait trouvé l’amour avec Arthur, elle se voit confrontée à un nouveau dilemme sentimental avec Roger. Ce dernier, autrefois amoureux d’elle, se retrouve sur une pente glissante, fréquentant des personnes peu recommandables après avoir perdu l’amour de sa vie. La jeune fille, quant à elle, tente de rester fidèle à elle-même tout en respectant les valeurs familiales, ce qui l’amène à un dilemme déchirant. Armel Silvère Dongou nous offre un regard poignant sur la manière dont les jeunes amours, bien que souvent tumultueux, sont des expériences formatrices. À travers le destin de ses personnages, le roman illustre comment les choix que l’on fait dans la jeunesse peuvent avoir des répercussions profondes sur notre vie future. Arthur, malgré son amour sincère, ne peut pas échapper à un destin tragique, tandis que Roger, blessé par la perte, s’égare dans des fréquentations douteuses. La citation célèbre de Blaise Pascal, « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas », résonne tout au long du récit, rappelant que les décisions dictées par le cœur échappent souvent à la logique et à la raison. Ce thème universel est exploré avec subtilité, mettant en lumière les défis émotionnels auxquels chaque individu peut être confronté en grandissant. « Au nom de l’amour » n’est pas simplement une histoire d’amour ; c’est un récit sur la croissance, la maturation, et les sacrifices que l’on doit parfois faire pour rester fidèle à ses valeurs et à sa famille. Armel Silvère Dongou nous livre un roman qui, bien que situé dans un cadre particulier, aborde des thèmes universels qui toucheront tous les lecteurs notamment modernité et tradition. La force de ce roman réside dans sa capacité à capturer les émotions brutes et les dilemmes auxquels sont confrontés les jeunes adultes. Chaque personnage est un miroir des luttes internes que beaucoup de personnes vivent en silence. À travers cette histoire, Armel Silvère Dongou nous rappelle que même dans les moments de doute et de douleur, il y a toujours une leçon à tirer, une sagesse à acquérir. Enfin : « C’est pourquoi en grandissant et en laissant derrière nous l’adolescence, on gagne en sagesse en reconnaissant que l’amour doit avoir ses limites. On apprend à aimer non seulement avec le cœur, mais aussi avec la tête, même si ce n’est pas toujours évident ». En somme, « Au nom de l’amour » est une œuvre littéraire riche et complexe, qui explore les profondeurs des sentiments humains et les défis de la transition vers l’âge adulte. Ce roman, avec son mélange de tendresse, de drame, et de réflexion, est incontournable pour ceux qui cherchent à comprendre les nuances des relations humaines et les choix difficiles que la vie nous impose parfois. Armel Silvère DONGOU né le 16 Avril 1972 à Brazzaville est le sixième fils d’une grande famille notable recomposée comptant treize enfants. Marié et père de famille, il exerce la fonction d’Inspecteur principal du trésor public en République du Congo. Orphelin de et mère, il a surmonté les épreuves de la vie pour atteindre des sommets académiques et professionnels remarquables. Diplômé de la prestigieuse école HEC de Clermont –Ferrand ou il a obtenu des qualifications en Finances internationales et en Ingénierie financière. Armel ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Animé par une soif incessante de connaissances et de perfectionnement, il prépare actuellement un double doctorat en Administration des affaires centrant sa thèse sur la finance de marché. Sa détermination et son parcours sont exemplaires démontrant qu’aucun obstacle n’est insurmontable pour celui qui aspire à l’excellence. C’est une aventure humaine et professionnelle qui inspire respect et admiration tant il incarne la persévérance et la réussite face à l’adversité. Pointilleux et responsable Armel Silvère Dongou est conscient que si le charbon ne te brule, il te noircit. Rigoureux et rompu dans ses taches, il sait que celui qui n’arrête pas une erreur la favorise. A nous qui avions eu la chance de lire l’ouvrage, il est conseillé de se l’approprier et recommander dans les programmes scolaires et au chevet des parents.
Abibe Ayoka